Bulletin de CNRC Herzberg

 
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Sous la direction de Dennis Crabtree

 

Juin 2014

 

Bulletin E-Cass de CNRC Herzberg

Les rubriques qui suivent reviendront dans chaque numéro d’E-Cass et ont pour but de tenir les astronomes canadiens au courant des activités de CNRC Herzberg.

Les commentaires des astronomes sur la manière dont CNRC Herzberg accomplit sa mission, c’est-à-dire « assurer le fonctionnement et la gestion des observatoires astronomiques mis sur pied ou exploités par l’État canadien » (Loi sur le CNRC), sont les bienvenus.

Généralités

Il y a un peu plus de cent ans, le 13 mai 1914, on annonçait qu’un télescope de 72 pouces, aujourd’hui connu sous le nom de « télescope Plaskett », serait érigé à Victoria. Comme le proclamait la manchette du Daily Colonist (« Huge Telescope for Victoria »), Victoria se dotait d’un énorme télescope. Effectivement, ce télescope s’avérerait le plus gros en usage sur la planète durant les quelques mois précédant la mise en service, réussie, de celui de 100 pouces en train d’être aménagé au sommet du mont Wilson.

Les curieux pourront lire la couverture de cet évènement monumental de l’histoire de l’astronomie canadienne dans l’édition du 13 mai 1914 du Daily Colonist, disponible en ligne.

Astronomie spatiale

Le télescope spatial James Webb (JWST), projet conjoint de la NASA, de l’ASE et de l’ASC, continue d’enregistrer d’excellents progrès. La plupart des pièces de l’équipement de vol ont été fabriquées et l’attention se tourne désormais vers leur intégration ainsi que sur les essais qui précèderont le lancement, prévu en 2018. Les quatre instruments ont été livrés et incorporés au module scientifique ISIM, qui subira un deuxième essai cryogénique sous vide en juin 2014. Trois mois durant, les appareils feront l’objet d’essais intensifs ayant pour but d’en vérifier la performance. L’énorme caisson A du Johnson Space Center, à Houston, où avait été testé l’engin spatial Apollo, a été massivement rénové en prévision des expérimentations sur le télescope de 2017.

 

Figure  1 Le module ISIM intégrant les quatre instruments scientifiques (identifiés), peu avant le deuxième essai cryogénique sous vide, au Goddard Space Flight Center. Photo de la NASA.

Le Canada bourdonne d’activité, à la veille du deuxième essai cryogénique sous vide qui aura lieu cet été. On achève notamment la fabrication et la vérification des nouveaux détecteurs, des moteurs à roues jumelées, d’un réseau prismé et d’une carte électronique qu’on installera dans le FGS/NIRISS, plus tard cette année. L’équipe scientifique a commencé à simuler les principaux modes d’observation du NIRISS et dresse des plans en vue de sa mise en service, de son étalonnage et de son exploitation.


 

 

Astronomie optique

Télescope Plaskett
Depuis plus de dix ans, on sait que la qualité et la durabilité de l’aluminium recouvrant le miroir principal du télescope Plaskett de 1,8 m, à l’Observatoire fédéral d’astrophysique (OFA), sont moins qu’optimales. On le doit aux installations vieillissantes de l’établissement qui fabriquait sous vide un revêtement d’une piètre adhérence, donc au pouvoir de réflexion relativement faible. Malheureusement, confronté à des engagements plus pressants au niveau des projets internationaux d’instrumentation et de télescope, le personnel de CNRC Herzberg n’a pas toujours su trouver le temps voulu pour prendre soin du télescope Plaskett et du télescope de 1,2 m, à l’OFA! Ce printemps néanmoins, un ambitieux projet visant à rénover la chambre où se trouve le revêtement est enfin parvenu à sa conclusion si bien qu’à la mi-mai, peu après le 96e anniversaire de l’observation inaugurale, le miroir principal du télescope Plaskett a enfin reçu un revêtement neuf en aluminium de haute qualité. Peu de temps par la suite, le miroir secondaire Cassegrain a lui aussi été remplacé par un autre, enduit d’aluminium de qualité supérieure, au pouvoir de réflexion d’environ 95 %. La photographie ci-dessous montre le miroir principal habillé de neuf, avant sa remise en service.

 

Les observations effectuées après la réinstallation des miroirs laissent croire que le nouveau revêtement a accru l’efficacité du télescope de 3 à 3,5 fois. Oui, vous avez bien lu. Ce n’est pas une erreur. Les miroirs étaient vraiment en mauvais état! Au nombre de ceux qui ont participé à la réfection du miroir au CNRC Herzberg figurent Jim Jennings, Gordon Hnylycia, Colin Ganton, Felipe Miranda, Les Saddlemyer et Dmitry Monin. J’ai eu l’insigne honneur d’être le premier à utiliser le « nouveau » télescope pendant la longue fin de semaine de mai et je peux vous assurer qu’il fonctionne à nouveau comme une installation de classe 2 m. Le « programme d’activité » à long terme de CNRC Herzberg prévoit dorénavant que le personnel consacrera un peu de temps chaque année aux deux miroirs primaires de l’OFA. À l’avenir, on peut donc s’attendre à ce qu’ils bénéficient chaque année à tour de rôle d’une couche fraîche d’aluminium.

Le gros du travail sur le télescope Plaskett consistera désormais à robotiser l’installation en tirant parti des leçons apprises lors de l’automatisation du télescope de 1,2 m et du spectrographe à haute résolution McKellar.

CCDA

Vingt-trois ans après leur création, les archives du télescope spatial Hubble (HST) restent bien vivantes au CCDA. Durant ces 23 années, les perfectionnements apportés à la technologie et à l’exploitation de la ressource ont accru plus que jamais l’utilité des archives du HST.

Technologie astronomique

GRACES : inauguration réussie du plus long réseau de fibres optiques en astronomie

Le succès était au rendez-vous de l’expérience GRACES (pour Gemini Remote Access to CFHT ESPaDOnS) lors de la première observation, qui s’est déroulée du 6 au 19 mai, la performance du réseau surpassant les prévisions. GRACES se veut un partenariat d’avant-garde entre les observatoires Gemini, le télescope Canada-France-Hawaï (CFHT) et le Conseil national de recherches du CNRC (CNRC) Herzberg, à Victoria (C.-B.), car les travaux de développement sont répartis entre les trois organismes.

Projet révolutionnaire de spectroscopie alimentée par fibre optique et de collaboration entre observatoires, l’expérience GRACES relie le télescope Gemini Nord au spectrographe ESPaDOnS (pour Echelle SpectroPolarimetric Device for the Observation of Stars) du CFHT grâce à une connexion à fibres optiques de 270 m. La lumière pénètre dans les fibres au télescope Gemini par un module d’injection couplé au spectrographe GMOS (qui remplace l’unité à champ intégral du même appareil). Deux fibres de 270 m transportent le signal lumineux (étoiles et ciel) du télescope Gemini à la coupole du CFHT, puis au spectrographe ESPaDOnS, dans la salle du Coudé du CFHT. Un récepteur relaie le signal lumineux au spectrographe qui peut fonctionner en deux modes : mode étoiles/ciel (résolution de 37 k) et étoiles seulement (résolution de 55 k). Le récepteur est conçu de manière à autoriser un basculement à distance entre l’ESPaDOnS du télescope CFHT et celui du télescope Gemini.

CNRC Herzberg devait concevoir et monter le système optomécanique, les câbles de fibres optiques étant développés avec le concours de FiberTech Optica, une entreprise de Kitchener (Ontario). Le système a été remis aux observatoires à la fin d’avril et les deux télescopes ont été réunis par fibre optique le 24 du même mois. L’intégration des systèmes optomécaniques au télescope a débuté le 27 avril. Les premières observations ont eu lieu de 6 mai, comme prévu (témoignage du magnifique travail d’équipe entre le personnel du télescope Gemini, du CFHT et de CNRC Herzberg)! Le contrôle de rendement avec le ciel a confirmé la résolution de 37 k/55 k du spectrographe, tandis que la transmission du signal a surpassé les attentes, avec une sensibilité SNR=1 allant jusqu’à 22 magnitudes par heure d’exposition. Le revêtement en argent de Gemini et la superbe efficacité des ESPaDOnS dans le rouge (avec le prisme à disperseurs en croix et le miroir de relais à revêtement en argent) font de GRACES un spectrographe de classe 8 m tout à fait concurrentiel dans la plage de longueurs d’onde pour lequel il a été conçu (de 450 nm à 1000 nm).

Spectrographe optique à haute résolution de Gemini (Ghost)

Qui prétend que les fantômes (Ghost) n’existent pas?

Selon le Petit Larousse, un fantôme est un revenant, l’apparition d’un défunt sous l’aspect d’un être réel.

Il serait juste de dire que la notion de fantôme se transmet d’une génération à l’autre et que les revenants captivent l’imagination de nombreux peuples de culture différente, partout sur la planète. Nous devons sans doute les fantômes les plus célèbres au cinéma, qui en a fait invariablement des esprits malins dont le seul objectif est de hanter les membres innocents et inconscients d’une famille qui emménage dans la maison rêvée, au cœur d’un quartier en banlieue, d’apparence inoffensive.

C’est la notion de « hantise » qui m’amène où je voulais en venir. En effet, depuis quelques années, les astronomes du Canada et d’ailleurs sont hantés par la promesse qu’un spectrographe à toute épreuve s’ajoute à la panoplie d’instruments de Gemini. Il y a deux ou trois ans, on semblait sur le point de concevoir, fabriquer et installer un tel appareil, mais, comme dans tous les récits dignes de ce nom, l’imprévu était au rendez-vous. Le GHOS, ou Gemini High-resolution Optical Spectrograph, semblait en bonne voie. Piloté par une coalition de partenaires australiens (l’Australian Astronomical Observatory ou AAO, l’Université nationale d’Australie et KiwiStar Optics Ltd.), le projet était définitivement sur les rails.

Le grain de sable dans cette belle mécanique s’est révélé l’achat de KiwiStar par une société affiliée, laquelle devait subséquemment perdre tout intérêt pour le projet. Pendant deux ans, ce dernier semblait donc avoir été tué dans l’œuf, mais, comme tous les bons revenants, son souvenir n’a cessé de hanter les astronomes jusqu’à ce que survienne un nouveau partenaire et que celui-ci accepte de fournir le spectrographe manquant, à la place de KiwiStar. Ce partenaire n’était nul autre que le CNRC Herzberg, au Canada. Dans le cadre d’une initiative orchestrée par l’AAO, le CNRC Herzberg est donc entré dans la ronde comme sous-traitant ayant pour tâche de concevoir puis de bâtir le module spectrographique de l’instrument. L’UNA poursuivrait l’élaboration du logiciel tandis que l’AAO s’occuperait de l’interface Cassegrain et de la connexion optique avec le spectrographe, à l’assemblage des pupilles fentes.

Au départ, le GHOS devait consister en un spectrographe échelle à pupille blanche de quatre bras (GHOST, comme on l’a officiellement renommé). Il a été lancé en 2014, à la mi-avril. Ce robuste appareil est destiné à fournir un spectre à haute résolution et couvrira simultanément de larges parties du spectre; on caresse l’ambitieux projet de lui faire fouiller le ciel vers le milieu de 2017.

Les membres de l’équipe du CNRC sont récemment revenus des rencontres animées du lancement avec leurs homologues de Sydney et les dirigeants du projet Gemini, et sont emballés à l’idée de voir ce projet tant attendu aller de l’avant! L’équipe du CNRC se composera de John Pazder (responsable de la conception optique et de l’ingénierie), d’Alan McConnachie (scientifique attaché au projet), d’Andre Anthony (responsable du génie mécanique, assisté d’Ivan Wevers), de Greg Burley (responsable des capteurs) et de Jennifer Dunn (épaulée par Bob Wooff, pour les logiciels). Eric Chisholm gèrera le projet. Sorti de la tombe, le projet GHOST est désormais bien vivant et nous vous tiendrons régulièrement au courant des progrès réalisés aussi bien par le CNRC que par le projet dans son ensemble.

 

Système d’optique adaptative du NFIRAOS

En 2013, deux importantes études comparatives se sont penchées sur la configuration de base du NFIRAOS, depuis la mise à jour du projet préliminaire, réalisée en 2011.

1.         ÉTUDE COMPARATIVE SUR UN MIROIR DÉFORMABLE DE TAILLE ORDINAIRE

En 2013, nous avons entrepris une vaste étude comparative visant à établir si l’on pouvait modifier la taille d’un ou des deux miroirs déformables. L’idée était de réduire à la fois les risques et les coûts en optant pour deux miroirs de dimensions courantes que l’on pourrait permuter, le premier au sol (DM0) et le second à 11,2 km (DM11.2). En recourant à des miroirs déformables de taille ordinaire, on aurait l’assurance que le DM0 demeurerait en fonction, même advenant le cas où un des deux miroirs se briserait.

En effet, si le DM0 venait à casser sans qu’il y ait de miroir de rechange, le NFIRAOS deviendrait inutilisable, et son intégration, de même que sa mise en service connaîtraient un sérieux retard. L’exploitation, voire la première saisie d'images idéales à diffraction limitée du télescope de trente mètres (TMT) s’en trouverait reportée de plusieurs années, jusqu’à l’obtention d’un miroir adaptable de rechange. Étant donné les budgets et les capacités de production, il est peu probable qu’on dispose d’un tel miroir durant cette phase cruciale. En théorie, s’il venait à se briser, le DM11 pourrait être remplacé par un miroir plan, de sorte que le NFIRAOS fonctionnerait en mode LTAO. Quoique ce mode donne des résultats d’une qualité scientifique inférieure à ceux obtenus en mode MCAO, des observations astronomiques utiles resteraient possibles.

Pour la raison qui précède, nous avons donc envisagé de redessiner le NFIRAOS avec deux miroirs déformables aux dimensions identiques. De cette manière, DM11.2 ferait office de miroir de rechange au DM0. Les deux miroirs auraient la taille du DM0 ou du DM11.2, voire se situeraient entre les deux. Nous avons examiné plusieurs variantes qui changeraient la taille de la pupille et de la méta-pupille (tableau 1). La principale difficulté consistait à trouver une formule optique qui respecterait les contraintes établies comme la distorsion, l’emplacement de la pupille de sortie, la distance du foyer arrière de l’instrument, etc. sans que l’espace actuel prévu pour le NFIRAOS soit modifié.

Tableau 1 Options de l’étude comparative sur un miroir déformable de taille ordinaire – Le nombre de positionneurs indique le diamètre physique du miroir et la taille du faisceau requis pour obtenir une « ouverture nette », l’option A correspondant au bloc d’entraînement initial. (Remarque : le DM0 est installé sur la plateforme piézoélectrique multiaxes qui en permet le délestage.)

Au début, nous pensions que si le diamètre du miroir conjugué au sol était supérieur aux 63x63 positionneurs du DM0, la plateforme piézoélectrique multiaxes devrait être remplacée par une plus grande, puisque le DM0 se glisse à l’intérieur. Comme nous avions déjà acheté la plateforme et songions à en perfectionner l’électronique avant son installation dans le NFIRAOS, en acheter une nouvelle se serait avéré dispendieux et malcommode. Néanmoins, en examinant l’option C, nous nous sommes rendu compte qu’on pourrait installer le DM11 sur la plateforme, avec un adaptateur. Celui-ci déplacerait la surface optique vers l’avant, mais, en compensation, la plateforme elle-même reculerait sur un deuxième emplacement de fixation du NFIRAOS. Un contrepoids supplémentaire serait nécessaire pour équilibrer le plus grand DM11, dont le centre de gravité se trouverait alors devant l’axe de basculement de la plateforme. Nous nous sommes aussi assuré que le moment d’inertie supplémentaire resterait dans les capacités des positionneurs à bobine acoustique, afin qu’on dispose d’une largeur de bande suffisante pour la correction et que la dissipation de la chaleur soit acceptable.

En essayant de combiner les différentes possibilités optiques, nous avons découvert qu’augmenter le diamètre de l’un ou l’autre miroir déformable coûterait cher, et que l’effort optomécanique requis soit pour rapetisser le DM11, soit pour agrandir le DM0 soulèverait des problèmes d’espace (figure 1). L’effort et les risques subséquents liés à la reconfiguration de la structure, des montages secondaires et de l’enceinte des pièces optiques thermiques du NFIRAOS compromettraient dangereusement le calendrier et les ressources. Cela, et la réalisation que le DM11 pourrait temporairement servir de miroir de rechange au DM0, nous a incités à garder le modèle initial du bloc d’entraînement en le combinant à un DM0 de 63x63 positionneurs et à un DM11 de 76x76 positionneurs, tel qu’indiqué à l’option C.

Figure  2 Empreinte de la structure optomécanique : l’option E dépasse l’espace alloué à l’enceinte du NFIRAOS, définie par l’option A

2.         ÉTUDE COMPARATIVE DE L’ARCHITECTURE DE CALCUL EN TEMPS RÉEL

En 2013, nous nous sommes également penchés sur l’architecture informatique du contrôleur en temps réel (RTC) du NFIRAOS, qui traite les données du capteur de front d’onde (WFS) et crée les vecteurs de commande établissant la forme du miroir pour les corrections en optique adaptative. Lors du dernier examen, en 2011, le RTC de base recourait à des cartes sur mesure pourvues de matrices prédiffusées programmables (FPGA) exploitant un algorithme itératif. Les calculs arithmétiques que le RTC du NFRIAOS doit effectuer étant près de cent fois plus importants que ceux réalisés par les systèmes d’optique adaptative actuels, la technique de l’algorithme itératif diminuait de façon draconienne le nombre d’opérations, comparativement à la technique plus classique du produit matriciel. Cependant, la nature très particulière des cartes à FPGA et la programmation extrêmement complexe et laborieuse qu’elles requièrent signifiaient qu’il s’agissait d’une approche onéreuse. Par ailleurs, les articles spéciaux sont à la fois difficiles à produire et à maintenir.

Entre-temps, les progrès réalisés au niveau du matériel informatique commercial laissaient entrevoir que la création d’un RTC à partir d’unités centrales (CPU) ordinaires, par des techniques classiques, se trouvait à notre portée. Nous avons comparé des produits matriciels sur des grappes de serveurs à CPU, pourvues ou pas d’accélérateurs tels des unités de traitement graphique (GPU), et le processeur Xeon Phi d’Intel. Une demi-douzaine de cartes à double GPU effectuent les calculs requis en ~ 900 µs, avec une gigue de quelques dixièmes de µs. La performance d’une telle architecture laisserait une marge adéquate par rapport à la période de 1,25 ms requise pour les trames. Bien qu’une grappe de serveurs à 12 Xeon Phi calcule la plupart des trames assez vite, le système d’exploitation interne interrompt à l’occasion le RTC, ce qui engendre une gigue inacceptable pouvant aller jusqu’à 10 ms dans le pire scénario. Le processeur Xeon Phi ne vise pas le créneau du contrôle en temps réel sur le marché et, puisque son système d’exploitation est breveté, sans mise à niveau prévue sur le plan du temps réel, nous l’avons rayé de nos choix pour le RTC.

En employant uniquement des CPU et en appliquant une rustine pour le temps réel à la plateforme d’exploitation Linux lors de l’analyse comparative, nous avons constaté que six serveurs, chacun doté de deux cartes maîtresses à double CPU, traiteraient les données du WFS et créeraient les vecteurs de commande du miroir déformable en 700 µs, habituellement. Avec une faible gigue, on parviendrait à un peu plus de 800 µs dans le pire des cas, ainsi qu’on peut le constater à la figure 2. Même si un accélérateur de GPU peut réduire le nombre de bâtis de serveur et la consommation totale d’électricité, nous en avons conclu que, pour faciliter le développement et réduire le plus possible la diversité des pièces et des logiciels dans le RTC, la solution s’appuyant uniquement sur des CPU est la plus attrayante, surtout si on tient compte de l’entretien durant la vie du NFIRAOS. Notre modèle de base correspond donc désormais à une architecture seulement articulée sur des CPU.

Figure  3 Analyse comparative à deux facteurs d’un RTC reposant sur des CPU – Pour cette analyse, on a simulé des pixels représentant la moitié du WFS de l’étoile guide laser, diffusés en continu par rafale de 500 µs sur une ligne Ethernet de 10 Gb/s à un serveur qui traitait les pixels (calculait la pente et les statistiques) avant d’appliquer la MVM

 

Merci à David Bohlender, Eric Chisholm, John Pazder, Kei Szeto et Chris Willott pour leur contribution.